Dans aucun autre roman Zola n'a mis autant de lui-même que dans L'Œuvre.
Zola, le critique d'art, ami de Cézanne, fervent défenseur, contre
l'art officiel, de Manet, de Monet et de toute l'avant-garde qu'incarne
Claude Lantier dans le roman. Zola, l'écrivain naturaliste, rêvant de
donner son existence entière " à une œuvre où l'on tâcherait de mettre
les choses, les bêtes, les hommes, l'arche immense ". Zola, l'homme
enfin, et les souffrances quotidiennes de la création vues à travers
l'insatisfaction permanente et l'angoisse de déchoir d'un peintre génial
et d'un romancier travailleur. L'oeuvre ou le roman de la passion de l'art au détriment de la vie et de l'amour.
Ce que j'en ai pensé :
Claude Lantier, un des fils de Gervaise, habite Paris,
jouant du coude pour se faire reconnaître sa peinture du public. Il travaille
pour la sélection du prochain salon, une peinture un peu novatrice. Claude
doute souvent de son art, il vit des moments difficiles qui le font tomber dans
le doute. A ces moments de lutte il n’a qu’un seul remède : s’oublier et
marcher à travers Paris seul ou avec ses amis. Un soir, rentrant fort tard, il
rencontre Christine, une jolie jeune
fille arrivant de Clermont, employée comme lectrice auprès d’une
vieille dame dans un petit hôtel à Passy. A cette rencontre vont suivre de fréquentes
visites, ils se retrouvent à l’atelier
en vrais camarades. De lors de leurs
promenades sans cesse répétées ils ressentent un charme et un bonheur jamais
éprouvés jusqu’au jour où leur amour éclate et qu’ils tombent dans les bras l’un
de l’autre.
Alors ce fut folie, Christine quitte brutalement Mme
Vanzade. Tout de suite ils songent à partir, à quitter Paris, la vieille maison
qu’ils ont aperçu un jour de promenade à Bennecourt à deux heures de Paris, les
fait rêver. Christine est tout à son bonheur, elle ne veut plus penser à ce
petit hôtel de Passy où elle n’avait d’autre distraction que de lire des livres
de piété à Mme Vanzade, lui aspire à un peu de repos après le cuisant échec du
salon des Refusés où son tableau jugé obscène avait fait rire à gorge déployée
les visiteurs.
Les premiers mois de
leur installation coulèrent dans une félicité solitaire. Leur amour leur fait oublier les jours et les heures, ils flânent sans fin sur les
chemins. Ils en oublient le travail, il oublit ses amis même Sandoz l’écrivain
ami d’enfance. Quelques mois passe et un gros évènement vient
changer leur vie, Christine est enceinte. Ce petit être va changer leur
vie. Christine se montre comme une mère maladroite et ne peut plus suivre
Claude dans ses promenades. Claude s’ennuie, tombe dans des tristesses noires,
Paris le hante, il se remet à peindre. et commence à se rendre de plus en plus fréquemment à
Paris pour vendre quelques études mais aussi pour renouer avec ses amis.
Christine s’en rend compte et décide de déménager. Claude, lorsqu’il se retrouve
sur le pavé de Paris, est pris d’une fièvre de vacarme et de mouvement, du
besoin de sortir, d’aller voir ses camarades. Il file dès son réveil et laisse
Christine seule. Les vieilles amitiés renouées il se remit à travailler avec
obstination. Il lutte mais le jury refuse d’année en année ses tableaux. Les
difficultés matérielles s'accumulent.
Zola signe encore une fois un roman très riche dans lequel
plusieurs thèmes sont abordés : l’art, l’amour, l’amitié, le doute, la lutte…. Ses
descriptions sont encore présentes : le
même site à Paris vu à des heures différentes, selon les couleurs du temps. Les personnages sont marquants même troublants.
C’est un livre très poignant
et très triste où tout le monde perd courage, c’est presque désespérant
de voir tous ces artistes inventer des sources d’inspirations
nouvelles pour se faire reconnaître et ne pas y arriver. comme Claude qui se tue de
désespoir de ne pas atteindre son idéal. On éprouve des émotions fortes,
oppressantes, de voir cet homme sombrer dans le désespoir entraînant son épouse
et son fils dans sa désarroi. Et ce petit Jacques, quelle tristesse, sa souffrance imméritée
donne la chair de poule. Christine, une femme amoureuse qui n’éprouve aucun
sentiment maternel et qui fait passer
son mari avant son enfant, un enfant qu’elle laisse seul malade dans la solitude de la nuit.
L’ouvrage repose également sur l’amour de Claude et
Christine, un amour qui efface tout, mais pour un temps seulement, car
l’artiste renaît et son œuvre devient son épouse, son amante, sa raison de
vivre.
2 commentaires:
Ce roman est un de mes préférés !
Joli texte sur Mr Zola qui reste une de mes grandes passions.
A signaler la refonte de mon site baptisé maintenant les-rougon-macquart.fr
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