Anne vit à Bruges au temps de la Renaissance, Hanna dans la Vienne impériale de Sigmund Freud, Anny à Hollywood de nos jours. Toutes trois se sentent différentes de leurs contemporaines; refusant le rôle que leur imposent les hommes, elles cherchent à se rendre maîtresses de leur destin. Trois époques, trois femmes: et si c’était la même?
Ce que j’en ai pensé :
Trois époques, trois histoires, trois femmes. Et un arbre qui intrigue. Un tilleul immense qui se dresse au milieu d’une pelouse, un tilleul dont la légende prétend qu’il date d’avant la construction du béguinage de Bruges. Selon les estimations ce robuste vieillard aux feuilles vert pâle et au parfum délicieux aurait déjà neuf siècles. Oh, si les végétaux pouvaient parler… S’ils nous racontaient ce qu’ils ont vu ou entendu. Livrez-moi votre mémoire ! Racontez-moi l’histoire d’Anne qui vit à Bruges au temps de la renaissance, Anne qui craint de devoir son existence à un sacrifice, qui ne profite pas de cette vie estimée si précieuse par sa mère. Anne qui s’avère passive en toute circonstance, qui n’a aucune disposition ni pour la vie spirituelle ni pour une existence monacale mais qui va pourtant mourir dans des conditions abominables, assassinée par les violences de son temps. Parlez-moi d’Hanna qui vit dans la Vienne impériale au début du XXème siècle avec pour mari un riche aristocrate qui la vénère. Une Hanna tout à la fois déçue et passionnée, qui a balayé toutes ses racines, qui vit sa condition sans délice s’estimant toujours en situation d’imposture et qui refuse de se lever le matin seulement pour fabriquer la vie. Quel va être le destin d’Anny qui mène à Hollywood une vie de débauche avalant des poisons pour avancer, pour ignorer ses problèmes, pour passer d’aujourd’hui à demain.
J’ai apprécié le style fluide de l’auteur pour nous inviter à écouter ces trois femmes. Trois voix qui à tour de rôle nous racontent, chacune à leur manière, Anna, dans un style un peu mystérieux, remplis de douceurs mais aussi des violences et des superstition de son temps, puis Hanna, qui a choisi le style épistolaire pour nous relater sa vie pleine de doutes et d’hésitations, va-t-elle attendre perpétuellement avant de livrer son combat, quant à Anny dans son monde factice comment va-t-elle faire pour se sortir de l’enfer dans lequel elle s’est enfermée. Trois combats mais une seule cause, le bien être de la femme, sa condition et sa reconnaissance.
3 commentaires:
Je ne sais trop pourquoi, j'avais décidé que j'avais assez lu Schmitt... pourtant, quelle belle couverture! Et ton avis est tentant. Ce sera donc un peut-être.
j'ai mes périodes EES, celui ci fera sans doute partie de la prochaine!
J'ai adoré ce livre, ces 3 femmes m'ont beaucoup touchée, me parlant chacune d'une partie de moi. C'est Anne qui m'a cependant semblé plus éloignée de moi.
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