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Mes passions

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Quatrième de couverture :

Héléna Parker a 18 ans. Elle vit seule avec sa mère à Paris. Entourée de son groupe d'amis, elle entame son année de terminale au lycée Duval. Une bien drôle d'année ! 

L'arrivée d'un trop séduisant et troublant professeur d'anglais va changer tout ce en quoi elle croyait ou plutôt tout ce en quoi elle ne croyait pas. 

Daniel Nomas n'est pas un homme ordinaire mais elle, est-elle seulement une fille ordinaire ?


Ce que j’en ai pensé :

C’est pour Héléna, « Léna » pour les intimes, et ses amis leur dernière année au lycée, l’année du fichu bac. Héléna devrait  le décrocher sans mal ce diplôme si précieux, n’a-t-elle pas toujours été une élève brillante ? Léna habite avec sa mère un petit appartement dans un immeuble ancien près du Boulevard Richard Lenoir, sans être très grand il est adapté à la famille qu’elles composent toutes les deux. Le jour de la rentrée Magalie, la meilleure amie de Léna, piaffe d’impatience en attendant ses amis à l’entrée du lycée, elle a un vrai scoop. Avec une mine gourmande elle s’écrit « ON A UN NOUVEAU PROF D’ANGLAIS, je sais tout de lui, il a 26 ans et il est beau comme un dieu ». C’est un euphémisme, Daniel Thomas attire tous les regards de la gente féminine. Les premiers échanges entre Léna et Daniel sont consternants, il murmure à peine son nom qu’elle se retourne en répondant à son appel muet. La voilà qui songe à l’impossible, elle repense à ce qu’elle a découvert sur les anges et Daniel Thomas n’est pas un homme comme les autres. Daniel a de grandes révélations à faire à Léna qui pourraient bien la désorienter, il faut qu’il la protège de tous les dangers qu’elle ne soupçonne même pas, mais ce qu’il n’avait pas prévu c’est qu’ils allaient tomber follement amoureux l’un de l’autre.
Voici une ravissante histoire, d’un grand romantisme où la princesse et son prince charmant sont des anges. L’évolution d’une jeune fille tout à fait banale en un être fantastique est bien traitée, rythmée par les progrès d’Héléna pour arriver à se familiariser avec son nouvel état et se faire de nouveaux amis. J’ai bien aimé la grande solidarité entre les anges qui sont toujours près de Léna pour la protéger. Un cocktail d’amour, d'amitié, de magie et de magie, et de beaucoup d’humour pour cette plaisante lecture.

Merci à Karine du Forum Club de lecture, à l’auteur Sophie Barret-Lefelle.





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Quatrième de couverture :

Octave Mouret affole les femmes de désir. Son grand magasin parisien, Au Bonheur des Dames, est un paradis pour les sens. Les tissus s'amoncellent, éblouissants, délicats, de faille ou de soie. Tout ce qu'une femme peut acheter en 1883, Octave Mouret le vend, avec des techniques révolutionnaires. Le succès est immense. Mais ce bazar est une catastrophe pour le quartier, les petits commerces meurent, les spéculations immobilières se multiplient. Et le personnel connaît une vie d'enfer. Denise échoue de Valognes dans cette fournaise, démunie mais tenace. Zola fait de la jeune fille et de son puissant patron amoureux d'elle le symbole du modernisme et des crises qu'il suscite. Zola plonge le lecteur dans un bain de foule érotique. Personne ne pourra plus entrer dans un grand magasin sans ressentir ce que Zola raconte avec génie : les fourmillements de la vie.


Ce que j'en ai pensé :

On a fermé la dernière page de Pot bouille sur Octave Mouret qui vient d’épouser la jolie et riche veuve Mme Hédouin qui ne pouvait plus suffire seule aux affaires dans son commerce de tissus.



On se retrouve quelques années plus tard à la gare à Saint Lazarre. Denise et ses deux jeunes frères sont tombés sur le pavé de Paris comme des bohémiens. Ils ont perdu leurs parents et se rendent chez leur oncle Baudu qui tient une petite boutique de tissus juste en face du grand magasin dirigé par Octave Mouret « Au Bonheur des Dames ». La concurrence est sévère entre toutes les petites boutiques et ce grand magasin. Alors que le « Au Bonheur des Dames » ne cesse de s’agrandir les petites boutiques ferment les unes après les autres laissant les commerçants dans la misère. Très vite Denise doit trouver une solution pour se mettre à l’abri elle et ses deux frères. Elle est engagée au grand magasin comme vendeuse. Très timide la jeune fille est victime des avanies de ses collègues, de plus elle n’échappe pas aux soucis d’argent. Mais malgré sa situation difficile Denise défend les méthodes de Mouret. Dans l’immense magasin c’est une vraie débauche de marchandises de plus en plus variées devant lesquelles ces dames ne peuvent plus reculer, c’est un pêle-mêle de dames vêtues de soies, de petites bourgeoises à robes pauvres, de filles toutes soulevées et enfiévrées de la même passion qui avancent lentement, serrées à perdre haleine et qui se bousculent dans les nombreuses allées. De grandes mises en ventes sont organisées dans lesquelles la maison joue sa fortune, car Mouret se jette dans la spéculation, avec un tel faste, un tel besoin du colossal, que tout semble devoir craquer sous lui. Certains le blâment à voix basse d’aller trop vite, d’avoir agrandi dangereusement son magasin, mais il garde une gaieté triomphante, adoré des femmes qui ne peuvent le trahir et son chiffre d’affaires ne cesse d’augmenter, il est obligé d’engager de plus en plus de personnel alors que de l’autre côté de la rue c’est l’agonie des petits commerçants. Mais tandis qu’il offre un sourire d’homme heureux dans son vaste cabinet meublé de vieux chêne et tendu de reps, le triomphe d’Octave Mouret n’est pas complet car il est tombé follement amoureux de la petite Denise qui se refuse à lui, même si dès leur première rencontre elle est émue par ce jeune homme à la barbe soignée, aux yeux couleur de vieil or d’une douceur de velours.

A travers une histoire d’amour, ce roman de Zola nous entraîne dans le monde nouveau des grands magasins sous le Second Empire. Ces cathédrales du commerce qui amenaient presque fatalement la ruine des petites boutiques voisines. La transformation profonde du système de vente au détail, avec le regroupement dans un même établissement de rayons diversifiés. Tout au long du roman Zola dépeint toutes ces étoffes mises à la disposition de l’envie d’acheter et ce ne sont que des fascinations d’étalages de soies, de dentelles très ouvragées, de fourrures, de gants, de draps soyeux, dans des cascades de coloris plus jolis les uns que les autres. Le grand magasin devient peu à peu et de plus en plus l’endroit fréquenté par les acheteuses bourgeoises qui se ruinent en chiffons, cette foule de femmes qu’elles soient dépensières ou économes qui se laissent envoûtées par le plaisir d’acheter.
Le personnage d’Octave Mouret, ce grand tentateur, incarne le dynamisme et la volonté d’arriver et d’avoir toujours plus. Audacieux comme un véritable aventurier, il doit en partie sa réussite aux femmes. Son aplomb et son incontestable talent ne l’empêche pas d’être attiré et bientôt dominé par son attirance pour la douce et frêle vendeuse Denise, mais qui est aussi la nièce d’un petit commerçant qu’il conduit à la ruine.
Un très bon moment passé dans ces allées de ce grand magasin à toucher les étoffes à humer ces tissus soyeux, à s’émerveiller devant ces cascades de coloris, à gouter le délicat travail des brodeuses, à passer ces gants de peau fine, à ne pas voir le temps passer.

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et












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Quatrième de couverture :

Zola est entré partout, chez les ouvriers et chez les bourgeois. Chez les premiers, selon lui, tout est visible. La misère, comme le plaisir, saute aux yeux. Chez les seconds, tout est caché. Ils clament "Nous sommes l'honneur, la morale, la famille". Faux, répond Zola, vous êtes le mensonge de tout cela. Votre pot-bouille est la marmite où mijotent toutes les pourritures de la famille.

Ce que j'en ai pensé :
Octave Mouret a quitté Plassans pour Paris. Sur les conseils d'un ami, il vient habiter un immeuble bourgeois rue Neuve Saint Augustin. Un immeuble où certains locataires cachent bien leurs secrets de famille, où d'autres, vivant dans le faux luxe cherchent à marier leurs filles et font bonne figure, mangeant de la basse viande et se privant du nécessaire pour pouvoir mettre des fleurs sur la table
Ses succès à Marseille auprès des femmes confortaient Octave dans ses espoirs de trouver la dame qui le prendrait sous sa protection et qui l'aiderait dans ses affaires. Son plan hardi de séducteur essuie bien des échecs, tout d'abord sa relation avec Valérie, la femme du fils du propriétaire, jugée névrosée et hystérique, puis la belle et sérieuse Mme Hédouin, la patronne d' "au bonheur des dames" un petit magasin où il travaille comme commis, une femme qu'il veut séduire mais elle qui le reconduit avec grand calme. Obligé de démissionner il se fait engager par Octave et Berthe, deux jeunes mariés qui tiennent un magasin de produits à la mode. les "Nouvelles galeries". 
Les mois s'écoulent, au milieu des locataires qui ne jurent que par la morale et la vertu alors que chacun vit dans ses vices et son immoralité, le beau et enjoué Octave va essayer de séduire les femmes, les jeunes et les moins jeunes, et va ainsi entrer dans les foyers et découvrir les secrets de ces familles. Ses conquêtes amoureuses ne sont pour lui que des aventures sans importances qui lui sont insupportables, tout d'abord Valérie, Caroline puis avec sa petite voisine Marie à qui il fera un enfant, viendra ensuite Berthe, la jeune épousée, pour laquelle il éprouve ses premiers sentiments amoureux. Mais Berthe ne voit en lui qu'un moyen de satisfaire ses plaisirs de toilettes et de sorties, tourmenté Octave s'irrite de cette passion qui lui vide sa bourse et se voit avec colère dans les bêtises du cœur alors que son plan est bien maladroitement mené jusque là. Il se sent ridicule et son raisonnement pour assouvir ses appétits et son ambition au travers des femmes lui est pénible. Il a la certitude profonde et absolue qu'il lui faut trouver une femme qui fera sa fortune, c'est une affaire de prudence et de galanterie.
Zola nous dépeint dans ce roman et  pour notre plus grand plaisir une société bourgeoise avec un grand cynisme et beaucoup d'ironie. La tyrannique Madame Josserand qui ne s'interdit aucune rouerie quand il s'agit d'argent est criante de vérité et de réalisme, on a l'impression de sentir son souffle confiné dans la robe rapiécée et trop étroite de cette mère maquerelle, le roublard oncle Bachelard qui aurait promis une dot pour Berthe sent la bonne chair et le bon vin et son bégaiement quand il s'agit d'argent est d'un grand comique, il se conduit d'une façon particulièrement mal propre quand il est en état d'ivresse avancé. Quant aux jeunes femmes elles sont toutes frustrées de quelque chose et vont rompre leur vie monotone chacune à leur manière, qui par des achats intempestifs, qui par des rencontres dans les hôtels avoisinants, qui par son obsession de la musique ou l'autre qui se nourrit des agissements et des turpitudes de ses voisins. Mais c'est dans les commérages des domestiques qu'est exposée avec violence cette société bourgeoise qui trompe son monde et se repait de ses vices alors qu'elle ne jure que par l'honneur, la morale, la vertu et la famille. Mais mensonge que tout cela  Zola le crit au travers de ses personnages hauts en couleur. Les bonnes et les cuisinières qui d'un balcon à l'autre s'échangent avec gaité des propos irrespectueux et qui dans un déferlement de mots clament les situations et les eaux sales de ces bourgeois est certainement un des meilleurs moments de ce roman. Pas de longues descriptions dans ce texte mais une impression d'être emporté dans le tourbillon de lieux et de scènes où s'enchaînent les intrigues de ces petits bourgeois. Un moment de grand bonheur.


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Quatrième de couverture :

1943. Depuis deux ans, Alex Beaumont s'est retiré sur l'île de Wight, où il exerce la médecine. Shanghai n'est plus qu'un souvenir, Isaure D'Argreen et la LCS, des fantômes. Kathleen a renoué avec lui des liens amoureux. Mais son passé va le rattraper sous une forme inattendue. Et la traque de la vérité sur la mort de son père, la recherche des souches du virus de 1918 vont reprendre. De l'île de Wight au coeur du IIIe Reich, où la machine de guerre allemande prépare en grand secret une nouvelle grippe espagnole, Alex se jette à corps perdu dans la bataille...

Ce que j'en ai pensé :

Shangaï est loin, depuis deux ans Alex s'est retiré sur l'île de Wight où il exerce sa profession de médecin généraliste. Sa réputation s'est très vite répandue sur l'île, la gratitude de ses malades le touche beaucoup et le motive à toujours donner le meilleur de lui-même. Il s'est habitué au rythme de sa nouvelle vie et va bientôt se fiancer avec Kathleen. Il se méfie toujours des fantômes de son passé et n'a pas oublié sa promesse de retrouver les responsables de la mort de son père. La réapparition de Philips, colonel de la LCS, va venir bouleverser à nouveau sa vie. On lui demande de reprendre la mission là où il l'avait laissé, il accepte à la condition qu'Isaure redevienne sa coéquipière. Ayant la certitude que les allemands ont l'intention de reproduire le virus pour s'en servir comme arme offensive ils doivent échafauder un plan, même s'il semble être de pure folie, pour empêcher que l'Europe soit contaminée et que des milliers de personnes trouvent la mort. 
C'est avec grand plaisir que j'ouvrais ce deuxième tome d'Influenza qui nous immerge une nouvelle fois dans l'Europe en guerre. J'ai retrouvé le style d'Eric Marchal, fluide, limpide pour un roman captivant. Beaucoup de personnages et de situations  interviennent dans ce second épisode. L'aventure ne manque pas, elle est omniprésente et le suspense monte en puissance, et pour courronner le tout il y a l'attirance entre deux jeunes gens. On y croise des gens qui souffrent, des médecins, des chercheurs, des agents du gouvernement, des espions, des fugitifs, des gens sans scrupules. On va écouter avec émotion un concert dirigé par le talentueux jeune chef d'orchestre Herbert von Karajan, on croise Saint Exupéry dans un bar. Faits réels, fiction, un mélange onctueux pour nous faire passer de bons moments.

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Faity
 

Quatrième de couverture :

Quand un proche disparaît, on oublie son apparence, sa manière de parler, de sourire, de déambuler dans la vie. Même si l'on croit parfois l'apercevoir dans la dernière voiture d'un tramway, sur un escalier roulant, au feu rouge sur le trottoir d'en face...

Ce que j'en ai pensé :

Micha, Conrad, Richard, Malte, Raymond, cinq hommes, cinq décès dans l’entourage  d’Alice. Cinq chapitres où Alice perd une connaissance, un ami, un époux. Chaque nouvelle porte un nom d’homme et chaque fois l’homme se meurt ou est mort.
Dans sa chambre d’hôpital Micha, avec qui elle a eu une relation, est en fin de vie, sous morphine il ne remarque pas la présence de Maja, sa compagne, où celle d’Alice qui le veillent. Les deux femmes s’entraident pour garder la petite fille que Micha ne verra pas grandir. L’absence de communication entre les deux femmes marque ce premier chapitre dans lequel les détails matériels de chaque jour prennent de l’importance.
Dans le chapitre Conrad, elle vient pour passer quelques jours de vacances en Italie invitée par Conrad et Lotte, son épouse. A leur arrivée Conrad tombe subitement malade. Alors qu’il se meurt à l’hôpital les jeunes gens profitent des baignades, mangent et boivent au restaurant et font l’amour. Ils vivent leurs vacances.
Richard est un autre ami, à Berlin, on attend son dernier soupir, en fait sa mort est prévue dans le détail. Margaret, son épouse, attend près de lui l’issue fatale, elle attend l’instant où Richard cessera de respirer. Maintenant tout est au point, dit-elle. On a tout précisé. Les musiciens, la chapelle du cimetière, la concession. On a fixé le jour de l’enterrement. Dans trois semaines.
Alice rencontre une autre sorte de mort : le suicide.  Un jour de pluie elle fait la connaissance de l’amant de son oncle Malte qui s’est suicidé il y a 40 ans, avant sa naissance d’Alice.
Et enfin, la mort subite de son mari, Raymond. Alice a plus de mal, elle le voit partout, c’était surprenant toutes ces apparitions, toutes ces natures différentes qu’il pouvait avoir. Elle le voyait, son cœur bondissait, mais, ce n’était pas lui.
Cinq nouvelles pour ce récit qui décrit comment l’attente de la mort et la mort peut être vécue par les proches et l’entourage. Comment il est difficile de trouver les mots qui pourraient apaiser la douleur, par moments cela frôle l’indifférence, les sentiments sont relégués derrière une façade. L’absence de communication est très fort dans ce livre, il explique peut être ce sentiment de vide qu’éprouvent les personnages.
Judith Hermann avec phrases courtes, des mots précis nous plonge dès les premières pages dans l’atmosphère qui rode autour de la maladie et de la mort. Dès le premier chapitre, dès les premiers mots l’émotion nous prend à la gorge. On se retrouve emportés dans l’histoire, on ne peut l’interrompre. On revit, pour certains, ce vécu des situations liées à la mort d’un proche, ces moments où on ne sait plus reconnaître la réalité.
Un livre impressionnant, où l’auteur fait bien sentir que les morts ne disparaissent pas tout à fait, ils nous accompagnent, ils vivent dans nos souvenirs, même si au fil du temps leur image et leur odeur s’estompent un peu.


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Quatrième de couverture :

Barricadé dans sa maison au coeur d une ville déserte, un vieil homme prend des risques fous pour recueillir une petite fille blessée.
L’enfant ne parle pas, elle ne prononce qu’un mot : Lumière, elle qui a si peur du noir. Alors le vieillard parle, il lui raconte la beauté de la vie d’avant, les petites joies du quotidien, son espoir qu’on vienne les délivrer. Il lui enseigne la possibilité d un avenir, quand elle lui offre de savourer le présent.

Ce que j’en ai pensé :

« Les autres » avaient pour but d’éradiquer la ville de ses habitants, un vieil homme en a miraculeusement réchappé ainsi que quelques autres survivants, des enfants, qui vivent dans les égouts, « ceux d’en-dessous ». Depuis huit ans le vieil homme vit seul, barricadé dans sa maison, il n’ouvre pas les volets et laisse les portes fermées à clef. Autour de lui tout est désert et silence, la rue est morte, morte comme le monde, lorsqu’il aperçoit au travers d’une lame cassée d’un volet quelque chose qui bouge dans les détritus. Au péril de sa vie il s’approche et voit un petit corps, c’est une petite fille, elle est sale, ses vêtements sont en lambeaux, elle a beaucoup de fièvre. Qu’allait-il faire de cette petite fille, qui est-elle ? Vaut-elle la peine qu’il se sacrifie et mette en péril sa sécurité et surtout comment est-elle arrivée là ? Mais faisant fi de toutes ces questions il la ramène à l’abri, elle ne parle pas, un seul mot sort de sa bouche d’enfant : « lumière ». Et bien, soit nous t’appellerons Lumière lui dit le vieil homme. C’est vrai, elle ne parle pas, elle parle seulement dans sa tête, un vrai moulin à paroles que cette petite fille qui a vécu avec « ceux d’en-dessous ». Elle va vite se rendre compte que nombre de choses sont importantes pour Monsieur Papi, comme elle l’appelle car il fallait bien lui trouver un nom et ces choses deviennent très importantes pour elle : ne pas faire de bruit, ne pas gaspiller les réserves de bouches, être propre, etc… Le vieil homme réapprend à vivre et à savourer le présent tandis que la petite fille auprès de lui à l’impression de découvrir le bonheur, qu’il est bon de rire, qu’il est bon d’être heureux, qu’il est bon de vivre. Il lui fait découvrir tout ce que la vie a pu lui offrir avant la guerre, des choses qu’elle connaîtra après et ils décident de faire une liste de tout ce qu’il faudra faire après la guerre : 1 – parler – 2 – tremper un biscuit dans du lait au chocolat 3 – manger des bonbons, tu verras tu aimeras ça les bonbons lui dit le vieil homme. Ils préparent l’avenir.

Quelle merveilleuse histoire que ce vieil homme qui tend la main et dans laquelle une petite fille enfouie la sienne mouillée de larmes. Elle n’a connu que la guerre, la malnutrition et la saleté, il lui donne un prénom, une date de naissance pour pouvoir fêter son anniversaire, il lui apprend tant de choses mais surtout à espérer en l’avenir. C’est un récit plein de tendresse, d’amour et d’espoir. L’auteur ne situe pas la ville ni le temps, on a tout le loisir d’imaginer le sinistre décor qui entoure cette maison dans laquelle se passe la quasi-totalité de l’histoire, mais à travers ses mots on dessine le visage du grand-père, ridé avec une barbe buissonnante, et la petite fille dans sa jupe bleu ciel, son T-shirt jaune et son gilet assorti ainsi que ses petites chaussures vernier.

J’ai vraiment beaucoup aimé ce livre, c’est un hymne à l’amour, à la tendresse, à l’espoir, un récit dans lequel deux êtres privés de liberté s’entraide l’un et l’autre. Les mots sont simples, les dialogues tellement vrais que j’ai entendu le rire de Lumière, un rire pur et cristallin, un rire de petit enfant. J’ai été également séduite par le vieil homme, il a l’air si bon, il s’est si bien apprécié chaque instant de bonheur qu’offre la vie et il sait si bien le partager. Un grand bonheur que d’écouter ce vieil homme et cette enfant. 

J’ai fait une très belle découverte avec Cyril Massarotto, j’ai apprécié sa plume simple et facile à lire mais qui sait si bien retranscrire les émotions. J’inscris de suite dans mes prochaines lectures son premier roman « Dieu est mon pote à moi » et j’espère y trouver le même plaisir.

Merci au site Chroniques de la Rentrée littéraire, qui m'a permis de découvrir ce roman.



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Quatrième de couverture :

J'ai douze ans est le récit de deux années de captivité, deux années d'enfer. Non désiré, il est rejeté par sa mère qui l'a toujours frappé ; sa situation empire quand un homme s'installe chez eux et qu'un petit frère naît, l'enfant chéri. Le jour où il est enfermé dans un placard-poubelle situé tout en haut de la maison, c'est presque un soulagement. Il est seul, sale, mal nourri, mais au moins les coups cessent. Le vasistas pour ciel, il rêve en regardant les nuages. Un roman bouleversant, qu'on ne lâche pas, qui vous prend à la gorge de la première à la dernière ligne.

Ce que j'en ai pensé :

"Je ne veux pas que ma mère souffre par ma faute, je ne veux pas qu’elle soit mise en prison, et c’est parce que j’espère encore, oui, j’espère encore et toujours qu’elle m’aimera un jour. Qu’est-ce que je deviendrais sans elle ? Je suis un enfant comme les autres sauf que je suis enfermé dans six mètres carrés, et bien oui, depuis un an je n’ai plus reçu de coups. Au début cela me faisait un drôle d’effet. C’était comme si j’étais en manque, un vrai drogué. 

Comment est-ce possible ? Comment peut-on laisser enfermé son enfant dans un placard pendant plus d’une année, le nourrir par une sorte de passe-plat en dessous de la porte fermée à clef, le laisser seul même malade sans s’en préoccuper, partir passer Noël dans la famille sans penser à son jeune fils prisonnier.
Voilà ce que nous raconte ce jeune garçon, qui ne dit même pas son nom. Il nous raconte ce qu’est sa vie dans ces 6 mètres carrés, n’ayant comme compagnie que son casse-couille de frère de l’autre côté qui lui demande de faire ses devoirs contre quelques compensations, un cahier, un stylo, un élastique, une couverture un peu chaude, etc… 

Un roman trop réaliste surtout quand on sait que c’est une histoire vraie. Comment peut-on faire cela à un humain, à son enfant ? Car il nous dit que c’est son beau-père qui a emménagé ce minuscule coin à vivre, c’est encore lui qui l’a enfermé et qui à tourné la clef dans la serrure, mais il est parti de la maison son beau-père, il a laissé mère et enfant ! Et c’est sa mère à lui qui est là, à l’étage en dessous il y a sa chambre où elle dort tranquillement. Dans son récit le jeune garçon ne nous parle pas trop des sévices qu’il a pu subir avant d’être là, il veut surtout sortir, il sent bien qu’il ne pourra pas passer encore un hiver entre ces quatre malheureux murs, mais comment peut-il faire ? Ce qui m’a fait le plus mal dans ce récit c’est quand il nous parle de sa mère : « c’est parce que j’espère encore, oui, j’espère encore et toujours qu’elle m’aimera un jour » - « Qu’est-ce que je deviendrais sans elle ? » - « Elle n’aime pas se trouver en face de moi, je lui rappelle un passé qu’elle aimerait oublier. Elle voudrait m’effacer de sa mémoire pour toujours ». A croire qu’il l’aime encore plus qu’un autre enfant qui est heureux avec les siens et qui ne manque de rien, surtout qui ne manque pas d'amour.

Un récit bouleversant, qui montre comment un être humain, dans la pire des situations, sait garder l’envie de vivre et peut se projeter dans le futur, mais un récit qui montre également la cruauté de certaines personnes. Très bien écrit, il  donne envie de crier, de se rebeller.


Quatrième de couverture :


Dans la Chine du XIXe siècle, le destin de deux jeunes filles est lié à tout jamais. Fleur de Lis, fille de paysans, et Fleur de Neige, d'origine aristocratique, sont nées la même année, le même jour, à la même heure. Tous les signes concordent : elles seront laotong, âmes sœurs pour l'éternité. Les deux fillettes grandissent, mais si leur amour ne cesse de croître, la vie s'acharne à les séparer. Alors que la famille de Fleur de Neige tombe en disgrâce et que la jeune fille contracte le mariage le plus infamant qui soit, Fleur de Lis, par son union, acquiert reconnaissance et prospérité. L'amitié sacrée des deux femmes survivra-t-elle au fossé que le destin a creusé entre elles ?



Ce que j'en ai pensé :

Dans la Chine du 19ème siècle, Fleur de Lis a dix ans quand Mme Wang lui apporte un éventail sur lequel elle peut lire le premier message de Fleur de Neige qui va sceller son contrat de laotong avec Fleur de Neige « J’apprends qu’une jeune fille de noble caractère, experte dans les arts domestiques, vit dans cette maison. Nous sommes nées toi et moi le même jour, la même année. Ne pourrions-nous unir également nos destins ? ». A partir de ce moment une amitié sincère et fusionnelle se noue entre les deux jeunes filles. Grâce au Nu Shu, une écriture réservée aux femmes, elles s’échangent leurs promesses. Ensemble et chacune de leur côté elles affronteront le bandage des pieds, l’obéissance, le mariage, les belles-mères, la maternité, la maladie et la mort. 

C’est cette histoire que nous raconte Fleur de Lys au crépuscule de sa vie, l’éventail entre les mains. Elle nous raconte son histoire depuis sa plus tendre enfance « Jours d’enfance » jusqu’à ces derniers jours « Assise au calme » en passant par les années « de riz et de sel ». Elle nous fait partager le quotidien de sa famille de paysans chinois qui suivent les traditions . Une magnifique histoire si on oublie que c’est la vérité car lorsqu’on aborde le traditionnel bandage des pieds des petites filles à l’âge de sept ans on rentre directement dans l’ambiance et le ton du roman. C’est à compter de ce jour du bandage des pieds, qui est une très dure épreuve, que l’éducation commence pour de bon pour les jeunes filles. Au premier étage de la maison, où les hommes pénètrent très rarement, les femmes ont leur appartement, réservé à leur seul usage, où elles passent l’essentiel de leur vie, en opposition au wai (le monde extérieur réservé aux hommes) le wei (le monde intérieur du foyer) est le témoin de leurs souffrances et de leurs rebellions et de leurs tâches quotidiennes. Elles y travaillent à la broderie préparant leur trousseau en vue de leur prochain mariage, arrangé sans leur consentement, elles y tissent, cousent, brodent, reprisent et confectionnent des vêtements et des chaussures. Les jours s’écoulent au rythme des rites et des traditions lors des cérémonies qui jalonnent leur destin. 


J’ai tout simplement dévoré de récit, c’est une fiction qui semble si réaliste que j’en avais des frissons On dédouvre au . De ce que j’ai appris de la condition de ces femmes chinoises au XIX siècle m’a laissée pantoise. A cette époque être du sexe féminin est une grande malédiction. Bébé la fille n’a aucune valeur, source d’ennuis financiers pour les parents la fille doit être soumise à sa famille et ensuite à sa belle-famille et surtout à sa mère et ensuite à sa belle-mère qui ont tous les pouvoirs. Dès qu’elle est mariée la jeune épouse doit se débrouiller pour mettre au monde un garçon dans les plus brefs délais car ce sont les fils qui vont lui procurer dignité et protection, la naissance d’un garçon renforçant le lien qui l’unit à son mari et à ses ancêtres et assurant la filiation, c’est le couronnement de sa vie. Ce qui m’a le plus impressionnée dans ce récit c’est le bandage des pieds et toutes les souffrances que cela entraîne, c’est à faire frémir. Cette coutume est décrite avec une grande précision par l’auteure, Elle m’a fait découvrir également le grand secret de ces femmes pour communiquer et l’histoire de l’origine de ce langage du Nu Shu. Ce n’est pas seulement un roman bouleversant sur la condition du sexe féminin en Chine, d’une vie passée à obéir à sa mère, à son père et à ses frères puis à sa belle-mère, son mari et ses fils, c’est aussi un roman qui nous décrit une amitié qui fait fi de toutes les interdictions. Une histoire qui m’a fait découvrir une culture tellement différente de la notre et qui est décrite avec beaucoup de précision.


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