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Mes passions

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Quatrième de couverture :

Zola est entré partout, chez les ouvriers et chez les bourgeois. Chez les premiers, selon lui, tout est visible. La misère, comme le plaisir, saute aux yeux. Chez les seconds, tout est caché. Ils clament "Nous sommes l'honneur, la morale, la famille". Faux, répond Zola, vous êtes le mensonge de tout cela. Votre pot-bouille est la marmite où mijotent toutes les pourritures de la famille.

Ce que j'en ai pensé :
Octave Mouret a quitté Plassans pour Paris. Sur les conseils d'un ami, il vient habiter un immeuble bourgeois rue Neuve Saint Augustin. Un immeuble où certains locataires cachent bien leurs secrets de famille, où d'autres, vivant dans le faux luxe cherchent à marier leurs filles et font bonne figure, mangeant de la basse viande et se privant du nécessaire pour pouvoir mettre des fleurs sur la table
Ses succès à Marseille auprès des femmes confortaient Octave dans ses espoirs de trouver la dame qui le prendrait sous sa protection et qui l'aiderait dans ses affaires. Son plan hardi de séducteur essuie bien des échecs, tout d'abord sa relation avec Valérie, la femme du fils du propriétaire, jugée névrosée et hystérique, puis la belle et sérieuse Mme Hédouin, la patronne d' "au bonheur des dames" un petit magasin où il travaille comme commis, une femme qu'il veut séduire mais elle qui le reconduit avec grand calme. Obligé de démissionner il se fait engager par Octave et Berthe, deux jeunes mariés qui tiennent un magasin de produits à la mode. les "Nouvelles galeries". 
Les mois s'écoulent, au milieu des locataires qui ne jurent que par la morale et la vertu alors que chacun vit dans ses vices et son immoralité, le beau et enjoué Octave va essayer de séduire les femmes, les jeunes et les moins jeunes, et va ainsi entrer dans les foyers et découvrir les secrets de ces familles. Ses conquêtes amoureuses ne sont pour lui que des aventures sans importances qui lui sont insupportables, tout d'abord Valérie, Caroline puis avec sa petite voisine Marie à qui il fera un enfant, viendra ensuite Berthe, la jeune épousée, pour laquelle il éprouve ses premiers sentiments amoureux. Mais Berthe ne voit en lui qu'un moyen de satisfaire ses plaisirs de toilettes et de sorties, tourmenté Octave s'irrite de cette passion qui lui vide sa bourse et se voit avec colère dans les bêtises du cœur alors que son plan est bien maladroitement mené jusque là. Il se sent ridicule et son raisonnement pour assouvir ses appétits et son ambition au travers des femmes lui est pénible. Il a la certitude profonde et absolue qu'il lui faut trouver une femme qui fera sa fortune, c'est une affaire de prudence et de galanterie.
Zola nous dépeint dans ce roman et  pour notre plus grand plaisir une société bourgeoise avec un grand cynisme et beaucoup d'ironie. La tyrannique Madame Josserand qui ne s'interdit aucune rouerie quand il s'agit d'argent est criante de vérité et de réalisme, on a l'impression de sentir son souffle confiné dans la robe rapiécée et trop étroite de cette mère maquerelle, le roublard oncle Bachelard qui aurait promis une dot pour Berthe sent la bonne chair et le bon vin et son bégaiement quand il s'agit d'argent est d'un grand comique, il se conduit d'une façon particulièrement mal propre quand il est en état d'ivresse avancé. Quant aux jeunes femmes elles sont toutes frustrées de quelque chose et vont rompre leur vie monotone chacune à leur manière, qui par des achats intempestifs, qui par des rencontres dans les hôtels avoisinants, qui par son obsession de la musique ou l'autre qui se nourrit des agissements et des turpitudes de ses voisins. Mais c'est dans les commérages des domestiques qu'est exposée avec violence cette société bourgeoise qui trompe son monde et se repait de ses vices alors qu'elle ne jure que par l'honneur, la morale, la vertu et la famille. Mais mensonge que tout cela  Zola le crit au travers de ses personnages hauts en couleur. Les bonnes et les cuisinières qui d'un balcon à l'autre s'échangent avec gaité des propos irrespectueux et qui dans un déferlement de mots clament les situations et les eaux sales de ces bourgeois est certainement un des meilleurs moments de ce roman. Pas de longues descriptions dans ce texte mais une impression d'être emporté dans le tourbillon de lieux et de scènes où s'enchaînent les intrigues de ces petits bourgeois. Un moment de grand bonheur.


Ce livre s'inscrit dans le challenge 







et 






3 commentaires:

Anonyme a dit…

je relis aussi quelques uns de la série, je suis en train de lire en ce moment le Docteur Pascal, j'apprecie aussi.

Stephie a dit…

Et tu verras que la lecture d'Au bonheur des dames n'en sera que plus savoureuse !

A-Little-Bit-Dramatic a dit…

J'ai lu ce livre il y'a un petit moment et je l'avais trouvé assez comique par moments.
Une lecture qui diffère des autres Rougon-Macquart, qui n'a pas la gravité de Germinal, par exemple, mais qui se laisse lire avec plaisir. :)