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Mes passions

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Quatrième de couverture :

"Il détachait son cheval, dont il avait noué les guides à une persienne, lorsque l'abbé Faujas, qui rentrait, passa au milieu du groupe, avec un léger salut. On eût dit une ombre noire filant sans bruit. Félicité se tourna lentement, le poursuivit du regard jusque dans l'escalier, n'ayant pas eu le temps de le dévisager. Macquart, muet de surprise, hochait la tête, murmurant :
-    Comment, mon garçon, tu loges des curés chez toi, maintenant ? Et il a un œil singulier, cet homme. Prends garde : les soutanes, ça porte malheur !"
La conquête de Plassans, qui donne son titre au quatrième roman des Rougon-Macquart, est l'ambition que s'est fixée Faujas, prêtre bonapartiste et sans scrupules, de s'assujettir la ville légitimiste, première étape de l'ascension à laquelle il aspire. Par son pouvoir sur les esprits et sur les âmes, il met en œuvre une stratégie satanique couronnée de succès – avant la catastrophe.

Ce que j'en ai pensé :

Après le Ventre de Paris où les couleurs, les odeurs et le bruit des Halles nous a ravit, Zola nous fait retourner en province à Plassans, presque au même moment où l'abbé Faujas s'installe avec sa ténébreuse mère chez une famille tranquille composée de François, commerçant retiré qui vit de ses rentes et qui adore se promener dans son jardin, Marthe son épouse, née Rougon, et leurs trois enfants. Les Mourets ne savent pas encore ce qu'il leur en coûtera d'avoir fait entrer dans leur vie cet homme qui veut reconquérir politiquement la ville en utilisant tout son art de la manipulation. Marthe se laisse complètement captiver par Faujas et sous prétexte de bonnes œuvres il obtient sa totale dévotion au point d'oublier ses enfants et son mari. François dépérit et tombe dans la folie alors que Faujas assure son influence sur la ville et que sa famille s'approprient les biens des propriétaires.
Encore une fois un livre que j'ai particulièrement aimé qui fait intervenir des personnages minutieusement décrits. Une gigantesque manipulation menée par l'abbé Faujas particulièrement assoiffé de pouvoirs, feignant le  désintéressement le plus absolu, il va tirer toutes les ficelles pour servir son intérêt et on est toujours amené et révolté de savoir ce qu'il est capable de faire pour y parvenir. La décomposition de la famille Mouret sous son influence est d'une cruauté incroyable. Et comme si cela ne suffisait pas, la propre sœur de l'abbé et son mari viennent également s'installer chez les Mouret. La fin est particulièrement poignante, le retour de Mouret, l'incendie de sa maison, l'insensibilité des bourgeois qui contemplent les flammes assis sur des fauteuils, et l'arrivée de l'abbé Serge au chevet de sa mère mourante est très émouvante. Un magnifique livre qui est une critique de la dévotion et de l'arrivisme au détriment des autres, avec toute la cruauté quelle peut induire, décrite par Zola elle devient un vrai petit bijou de lecture.

1 commentaires:

Emma a dit…

Ravie de voir que tu continues dans les Rougon Macquart, c'est en venant sur ton blog que j'ai eu envie de les lire, je n'ai pas encore commencé mais ça va venir....Vais je les lire tous ??