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Mes passions

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Quatrième de couverture :
Serge Mouret est le prêtre d'un village pauvre, quelque part sur les plateaux désolés et brûlés du Midi de la France. Barricadé dans sa petite église, muré dans les certitudes émerveillées de sa foi, assujetti avec ravissement au rituel de sa fonction et aux horaires maniaques que lui impose sa vieille servante, il vit plus en ermite qu'en prêtre. A la suite d'une maladie, suivie d'une amnésie, il découvre dans un grand parc, le Paradou, à la fois l'amour de la femme et la luxuriance du monde. Une seconde naissance, que suivra un nouvel exil loin du jardin d'Eden.
Ce que j'en ai pensé :
Devenu prêtre Serge, le fils de François et Marthe que nous avons connus dans "La conquête de Plassans" a été nommé dans un pauvre village de l'arrière pays provençal où peu de personnes pour pas dire personne ne se rend à la messe. Il vit là avec sa sœur simplette Désirée qui a une seule passion : les animaux. Le prêtre vit presque en ermite vouant un culte à la Vierge Marie. Il fait de longues promenades dans les terres brûlées des Artaud où ne poussent que des vignes tordues, lisant son bréviaire. Il accompagne un jour son oncle le Docteur Pascal auprès de Jeanbernat, gardien d'un domaine Le Paradou qui y vit avec sa nièce Albine, une sorte de sauvageonne qui vit près de la nature.
Serge tombe brusquement malade et se retrouve au Paradou soigné par Albine, il a oublié son passé et renaît à la vie.
L'ouvrage se décompose en trois parties : au cours de la première nous suivons l'abbé dans sa paroisse : préparation et célébration de la messe, oraisons et recueillement,  prières à la Vierge, tout l'arsenal de la religion.
La deuxième partie est consacrée au "Paradou" : des pages entières de descriptions de chaque fleur, plante, arbre, fruit, couleur, des descriptions très belles, merveilleuses mais un peu trop répétitives à mon sens. Dans ce grand jardin nous suivons Serge et Albine qui se promènent, rient, jouent et se rapprochent jusqu'à la faute annoncée
"Et le jardin entier s'abîma avec le couple, dans un dernier cri de passion. Les troncs se ployèrent comme sous un grand vent  ; les herbes laissèrent échapper un sanglot d'ivresse ; les fleurs, évanouies, les lèvres ouvertes, exhalèrent leur âme ; le ciel lui-même, tout embrasé d'un coucher d'astre, eut des nuages immobiles, des nuages pâmés, d'où tombaient un ravissement surhumain. Et c'était une victoire pour les bêtes, les plantes, les choses, qui avaient voulu l'entrée de ces deux enfants dans l'éternité de la vie. Le parc applaudissait formidablement."
Mais Frère Archangias d'un geste brutal tire Serge du "Paradou".
La troisième partie : L'abbé a retrouvé sa paroisse. Il passe ses journées au presbitère oubliant le dehors, les arbres, le soleil, le vent. Il est surveillé de près par Frère Archangias qui veille sur lui comme un ange gardien, il l'entoure d'un espionnage de toutes les heures, l'accompagne partout. Il évite de lui parler de la faute mais sa seule présence est un reproche. Mais Albine erre dans le Paradou et va venir chercher le prêtre…
J'ai eu un peu de mal à arriver au bout de ce sixième roman,  surtout la première moitié qui m'a semblée un peu longue car ensuite le rythme est plus intense et je fort heureusement j'ai continué. L'écriture est très belle, les fleurs, arbres sont si bien décrits qu'on a l'impression d'y être dans ce Paradou, de se remplir les yeux de profusion de couleurs et de senteurs,même si c'est un peu long et lent !  De saisissants passages quand nous assistons aux hallucinations du prêtre. Des passages truculents également : la rencontre de l'abbé Mouret avec Bambousse, le père de Roseline enceinte de Fortuné que son père considère comme un gueux, l'altercation entre le vieil original Jeanbernat et Frère Archangias et bien d'autres… L'écriture de Zola est très belle, les descriptions merveilleuses et au final je suis très contente de cette lecture.

4 commentaires:

Emma a dit…

Encore un Zola, je viens de commencer hier le premier de la série et ça me fait un peu peur quand tu écris que dans ce 6ème, c'est un peu long, j'ai tendance à le penser dès le premier mais je ne suis qu'au début ça va peut-être s'arranger.

alinea a dit…

j’apprécie aussi l'écriture de Zola

Christine a dit…

Emma - oui je l'ai trouvé de temps en temps un peu long mais il y a de très belles descriptions

La faute de l'abbé Mouret a dit…

Superbe roman qui ne laisse aucune illusion sur la façon dont Emile Zola considérait les hommes d'église du 19ème siècle.
Vous en avez fait là un très beau résumé.
Bonne lecture sur la suite des Rougon-macquart.