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Mes passions

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Editions Flammarion
245 pages

Ce que j'en ai pensé :
Nous sommes en juillet 1961, une journée d'été...le 9 juillet
 Albert est ouvrier chez Michelin et vit dans un petit village non loin de Clermont-Ferrand. Il a deux fils. L'aîné, Henri, est parti faire la guerre en Algérie. Albert le connaît peu. Ce n'est que lorsqu'il est rentré de captivité à la fin de la seconde guerre mondiale, qu'il a connu ce fils, alors âgé de cinq ans, ils ne sont jamais arrivés à tisser des liens forts entre eux. Albert a un second fils, Gilles, un passionné de littérature qui passe ses journées dans les livres. Il est plongé dans la lecture de Balzac, Eugénie Grandet, et compare ses lectures au monde qui l'entoure. Lorsqu'un maître d'école à la retraite s'installe non loin de chez eux, Albert lui confie l'éducation de son fils, "Mon fils n'ira pas à l'usine car c'est un littéraire ! Et il n'y a pas de littéraires dans les usines".. Sa femme, Suzanne est une femme ordinaire, attachée à sa demeure et au bien être de sa famille. Son fils Henri lui manque, elle attend chaque jour ses lettres et lui envoie régulièrement des courriers accompagnés de photos. Elle a moins d'affection pour Gilles, ou du moins elle ne la montre pas. Madeleine Chassaing, la mère d'Albert, vit avec eux. Elle n'est plus que l'ombre d'elle-même, perdue dans ses souvenirs. Albert a été fait prisonnier sur la ligne Maginot en juin 1940. Depuis, comme bien des soldats, il s'est muré dans le silence. Au moment où sa femme s'apprête à faire entrer un poste de télévision (le premier au village), au moment où elle le trompe avec Paul (la première fois), au moment où de Gaulle prône le remembrement des terres agricoles, Albert ne parvient plus à vivre, tout ce qu'il a fait il l'a fait par devoir, par principe, par nécessité. Par manque de mots il est incapable d'hurler sa souffrance, il attend la mort en espérant que la balle imaginaire logée depuis bien longtemps près de son cœur l'atteindra bientôt. Mais la mort ne vient pas. Il lui semble bien qu'elle ne viendra pas s'il ne l'aide pas un peu.
La lecture de certains livres déclenche une grande émotion et charme sans qu'on puisse dire avec exactitude pourquoi. C'est le cas du roman de Jean-Luc Seigle. Ce roman est beau.  C'est l'histoire d'un homme usé par la vie qui ne veut plus continuer à vivre mais qui en véritable père Goriot souhaite le meilleur pour les siens. Ces pages nous racontent sa dernière journée. Un mélange de preuves d'amour, de protection, de réactions un peu vives. Une histoire qui nous parle du passé et du présent, de l'arrivée de la modernité dans un petit village et de la ligne Maginot, des choses secrètes enterrées sous les mots, des silences qui parfois font si mal.  Ce livre est beau.
Quatrième de couverture :
 9 juillet 1961. Dès le lever du jour, il fait déjà une chaleur à crever. Albert est ouvrier chez Michelin. Suzanne coud ses robes elle-même. Gilles, leur cadet, se passionne pour un roman de Balzac. Ce jour-là, la télévision fait son entrée dans la famille Chassaing. Tous attendent de voir Henri, le fils aîné, dans le reportage sur la guerre d’Algérie diffusé le soir même. Pour Albert, c’est le monde qui bascule. Saura-t-il y trouver sa place ?Réflexion sur la modernité et le passage à la société de consommation, En vieillissant les hommes pleurent jette un regard saisissant sur les années 1960, théâtre intime et silencieux d’un des plus grands bouleversements du siècle dernier.



1 commentaires:

Leiloona a dit…

Et à travers tes mots on sent encore ton émotion ressentie à la lecture de ce livre.