Quatrième de couverture :

Ce que j'en ai pensé :
Ce livre raconte dans sa première partie « Tempête en
juin » l’exode de juin qui jeta sur les routes une grande partie de la
population du nord de la France pour fuir les allemands qui marchent en
conquérants sur les villes de France et notamment sur Paris. Irène Némirovsky
décrit la tragédie de ces parisiens sur les routes, les uns dans des voitures surchargées
de meubles, de matelas et de vaisselle certaines en panne d’essence au milieu
du chemin, les autres à pied une valise d’une main un enfant de l’autre, elle
nous raconte les villes et les villages envahis par des femmes, des enfants et des
hommes le plus souvent épuisés et affamés qui luttent pour obtenir le plus
petit endroit où se reposer. On suit l'évolution de quelques personnages occupant des degrés différents dans la société, notamment
un couple modeste dont le fils a été blessé et dont ils n'ont pas de nouvelles, une fille de petite vertu, des
familles huppées et d’autres biens plus modestes. L’auteur nous fait côtoyer la
lâcheté et l’égoïsme de certains de ses personnages, des actes qui nous offusquent mais elle nous montre aussi la
solidarité et à la bravoure qui honorent d’autres protagonistes. On y voit également
le contraste frappant entre les diverses classes sociales, on constate que
leurs priorités sont très différentes, les grands bourgeois tentant de sauver
leurs richesses alors que les petites gens cherchent un bout de pain.
Dans la seconde partie "Dolce" l'auteure nous relate l’occupation allemande dans un petit village où les soldats et les officiers sont cantonnés chez les paysans et les notables du village. Dans cette partie elle met également en scène divers personnages, un soldat allemand logé dans une maison bourgeoise qui essaie de séduire une jeune femme sous les yeux de sa belle-mère, un soldat blessé recueilli par une famille, un homme jaloux d’un allemand. Les points de vue de chacun sont décrits. L'auteure nous décrit une armée qui est constituée de multiples personnalités aux caractères et tempérament bien différents, où certains ont gardé une certaine sensibilité et ne sont que de simples hommes loin de chez eux et de leurs familles poussés à commettre des actes pour obéir aux ordres et où d’autres au contraire en profitent pour être cruels et terrifiants.
Ce livre est très dense et pas facile à lire mais c'est un livre remarquable bien que parfois très triste. La première partie commence doucement, les gens ne connaissent pas bien la réelle situation puis apparaissent les faits qui indiquent que la guerre est tout près, l'horreur commence. La deuxième partie montre la cohabitation forcée dans les villes où la vie continue malgré une situation difficile. Tous les aspects sont décrits dans ce livre, il montre la réalité de cette époque avec ses peurs, ses angoisses, ses souffrances. Une lecture bouleversante.
Cette lecture s'inscrit dans le challenge :
3 commentaires:
J'étais persuadée d'avoir lu des romans de cette auteur(e). En cherchant dans sa bibliographie... que nenni ! Alors, ton billet me donne bien envie de faire sa connaissance !
C'est une auteur qui me reste encore à découvrir, ce titre me semble important dans son oeuvre.
Ce livre mérite fortement d'être lu car l'auteur, malheureusement pour elle, nous raconte son vécu. Elle aussi se retrouva sur les routes de l'exode, elle trouvera un refuge dans un village du Morvan, avant d'être déportée à Auschwitz où elle est assassinée en 1942.
Bonne lecture à toutes les deux
Enregistrer un commentaire